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Par Tecna1 le 13 Mars 2007 à 16:38
Miguel Martinón
Poèmes
TRACÉS
Impromptu
Regarde naître la lumière
elle vient de la terre
des volcans elle jaillit au loin
monte bleue de la mer
la voilà qui monte
monte de la plage
autour des palmiers de l'allée
jusqu'à l'ombre de la terrasse
où tu approches la tasse
de tes lèvres
et je te regarde regarder
la lumière qui surgit
dans l'air
tout autour des palmiers
s'élève de la mer
des volcans qui demeurent ocres
dans l'étendue d'avril
Trajet
Sur le volume des maisons
croisent les bateaux tranquilles
passent les palmes
hautes les grues
dressées dans la brise
dans l'image sans éclat de l'heure
qui se reflète sur la baie
Par les rues éteintes
d'autres regards descendent
anonymes
au fond de la soirée
grise
Lieu
Dans l'enceinte humide l'eau
ne cesse de jaillir
parmi les tilleuls elle descend
elle court rumeur fraîche
vers le fond de l'été
Assiégés de lumière
les palmiers montent en flammes
auprès de ces rochers
découpés sur le silence bleu
Dans le ravin
d'autres voix muettes passent
résonnent obscures dsans le bois
qui s'élève invisible
Image
Végétal
le regard parcourt la vallée
absorbe silencieuse
la fuyante clarté
sur la terrasse
suspendu il retient
l'ardeur de la soirée
poursuit le vol des oiseaux
qui s'éloignent rapides
jusqu'à l'ombre verticale
que vont dire les mots
Vision
A l'ombre du pin
je vois couler le temps
arrêté sur la place
j'écoute la lumière
la chaleur de l'heure haute
sur le village silencieux
son battement muet
autour du pin
qui crée l'espace intact
de cet air
l'ombre depuis laquelle je vois
(Límites, 1995)
Proximité lointaine
1
Tombé ici dans l'air
profond je le regarde,
je touche sans fin
sa transparence
Je marche sur l'eau qui tremble
le sable de la plage
je vais au bord de la lumière:
je touche de nouveau
le sel sur le rocher
sur l'humble vert
de la tabaiba
De la scène de la mer
s'élève
translucide, impalpable
la rumeur du temps
2
Je regarde l'air, je regarde l'heure
qui coule bleue
sur la mer
Passent les mêmes barques,
elles voguent arrêtées dans la même lumière
Je touche le sein creux de l'instant:
je marche à tâtons,
les mains de leur désir
poursuivent
le vol blanc des nuages,
l'ombre fugitive
des mouettes
3
Ici, au bord, j'écoute:
j'interroge le silence
du jour,
immobile je regarde à présent
sous les eaux
au-delà de la plage
J'écarte les feuillages de la lumière:
s'ouvrent
les couches de l'air
du temps,
et j'entends la mer
sourde qui bat
dans une autre soirée
contre les pierres du rivage,
qui se brise sombre déjà
sur les sables noirs
de cet été
4
Je suis la limite des eaux,
je pénètre dans cet air,
dans ce midi
fugace
où brillent les corps
nus sur la plage
Je continue seul,
je respire encore:
je m'immerge dans la clarté,
de ce maintenant
successif, insaisissable
Je vais au-delà
je cherche sous la lumière:
dans son centre étincelant
passent
des ombres
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Par Tecna1 le 4 Mars 2007 à 12:25
Antonio Colinas
LE LIVRE DE LA MANSUÉTUDE
JEAN DE LA CROIX SOMMEILLE DANS LA PINÈDE D'ALMOROX
D'abord, la fatigue du chemin le terrassa,
le brasier du soleil sur les cimes.
Ensuite, la pureté de l'air l'éveilla
et, entrouvrant les yeux, il vit là-bas, très haut,
un vol de cigognes.
Plus tard, la prière s'ouvrit un chemin dans son esprit
comme l'eau s'ouvre un chemin
entre deux grossiers sillons.
(Des années plus tôt il était passé dans ces mêmes montagnes.
C'était alors l'hiver.
On l'emmenait les deux mains liées
d'une corde de sparte,
et les yeux bandés,
mais comme il sentait l'odeur de la neige!)
A présent, quel été!
les grillons l'endorment, les cigales,
et il ne sent presque plus son corps entre les pins.
Et, pourtant, comme elle est réelle la terre,
comme elle est douce la pierre qu'il a pour oreiller,
cette tombe d'oubli dans la pinède de la persécution.
Comme il comprend bien le monde dans cette paix sublime!
Il attendra la nuit
pour sentir de nouveau la soif des chemins,
cette profonde soif du non savoir sachant.
Pour découvrir le sentier égaré
ses yeux s'enfonceront dans l'obscur
comme dans un buisson d'épines.
NOCTURNES
I
Me voici marchant de nuit dans les rues
d'une ville ancienne et secrète.
Je marche et, en même temps, je me perds
comme dans un labyrinthe de pierre et de nostalgie.
Me voici marchant entre deux femmes.
L'une a les cheveux très noirs.
L'autre a les yeux très bleus.
Mais je ne pense qu'à celle qui dort
avec le parfum des narcisses,
entre brumes et phares,
là-bas sur l'autre rive de la mer des dauphins.
II
Maintenant tu dois être là, près de la place
de mon enfance, celle des rêves certains;
maintenant que c'est l'hiver et qu'il n'y a plus
les acacias d'alors, les musiques d'alors.
Mais tu pourras voir encore les mêmes ciels
froids et d'un bleu phosphorescent
sur les mêmes coupoles et les mêmes tours.
Et la fontaine, pleine de neige ou de givre,
reflétera peut-être des étoiles profondes
comme toi et lointaines
comme moi.
ce sont les mêmes qu'alors, celles glacées
et pures de ton enfance et de mon enfance.
En elles reconnais-toi, en elles
reconnais-moi maintenant que je ne suis pas là;
Nous autres
nous sommes ici à jeter le temps
-- la place et sa fontaine, la neige des astres--
dans le brasier de ton absence.
III
Perdons-nous plus loin, plus loin encore,
dans les collines aux pierres de bronze,
dans les montagnes noires de septembre,
et leurs vallons où
bientôt les peupliers vont lever leurs brasiers.
Perdons-nous ou laisse-moi me perdre
en toi, ou peut-être derrière les murets,
de bronze aussi,
de ce tout petit jardin.
Derrière je vois un noyer
et à son ombre nous pourrions trouver
ta paix et la mienne.
Emmène-moi, amène-moi, ou perds-moi
dans cet amer et doux pays qui est le nôtre,
mais en ce crépuscule d'été moribond
ne me chasse pas du labyrinthe sans issue
de tes yeux.
IV
Tu dors comme dort la nuit:
avec du silence et des étoiles.
Avec des ombres aussi.
Comme les montagnes sentent le poids de la nuit,
tu sens aujourd'hui ces peines
que le temps nous réserve:
doucement, paisiblement.
Les ombres ont plu sur toi,
mais tu es là, étreignant sur l'oreiller
(dans une nuit noire)
toute la lumière du monde.
Je pense que la nuit, comme la vie, cache
misères et terreurs,
mais tu dors à l'abris,
car dans ton cœur tu portes un brasier d'or:
celui de l'amour qui brûle de plus d'amour.
Grâce à lui poussera encore dans le monde
la forêt de la douceur
et les planètes continueront à tourner
doucement, très doucement, sur tes yeux,
faisant cette musique
qui sur ton visage efface l'idée de la douleur,
chaque douleur du monde.
Tu reposes dans le blanc
comme dans le blanc tombe paisiblement la neige.
Tu dors comme dors la nuit
sur le visage serein de cette fillette
qui ignore encore
cette douleur qui l'atteindra
quand elle sera une femme.
Une autre nuit,
la neige de ta peau et de ta vie
reposent miraculeusement près
d'un éclat de flammes,
de l'amour qui brûle de plus d'amour.
Celui qui te sauvera.
Celui qui nous sauvera.
LA FLAMME
Aujourd'hui je commence à écrire comme qui pleure.
Non de rage, ou de douleur, ou de passion.
Je commence à écrire comme qui pleure
comblé de plénitude,
comme qui porte une mer dans son cœur,
comme si l'œil contenait toute
cette immense ruche qu'est le firmament
dans sa brève pupille.
Je m'enflamme pour des plénitudes passées
et pour celles d'aujourd'hui je me tais.
Je pleure parce que j'ai près de moi une femme,
pour l'eau d'une montagne
qui bruit entre les cyprès quelque part en Grèce;
je pleure parce que dans les yeux de mon chien
je trouve l'humanité, pour l'emportement
d'une musique que peut-être nous ne méritons pas,
pour avoir dormi tant de nuits en un calme profond
sous l'icône et dans son éclat d'or,
et pour la mansuétude de la bougie,
qui n'est que cela, une flamme.
Je commence à écrire et l'écriture elle aussi
pleure, parce qu'elle respire et brûle, parce qu'elle passe.
Quel plaisir de me sentir
moi-même ce mot qui brûle.
(Car moi aussi je brûle, moi aussi je passe.)
Je contemple une flamme très douce dans la pénombre
de paisibles jardins,
aux rives d'une mer calme et ancienne,
peu à peu je m'enflamme du bonheur
de savoir qu'il n'y a pas d'autre vérité
qui ne soit cette flamme, c'est-à-dire
celle de l'amour qui donne et qui condamne.
Les mots sont des flammes et les yeux sont des flammes
qui pleurent sans pleurer pour l'être que je fus
(ce feu las qui tremblait auprès
d'autres jardins d'une autre mer)
et pour l'être qui à présent reste à regarder
fixement une flamme
et qui, en solitude, est la flamme la plus joyeuse.Né an 1946 à La Bañeza, (province de León). Il est l'auteur d'onze livres de poésie. En 1975, il a obtenu le Prix de la Critique pour Sepulcro en Tarquinia -- “Sépulcre de Tarquinia” -- et, en 1982, le Prix National de Littérature pour l'ensemble de son œuvre poétique. Romancier, narrateur, essayiste, biographe, il est aussi traducteur des grandes voix de la poésie italienne (Leopardi, Lampedusa, Quasimodo, Sanguinetti) et, en français, de Rimbaud (Les Illuminations).
Considéré avec Pedro Gimferrer et Jenaro Talens comme l'un des principaux représentants de la génération des années 70, son long trajet d'écriture l'a conduit à la simplicité maîtrisée de son dernier livre, Libro de la mansedumbre-- “Livre de la mansuétude”-- (1997) où la parole poétique, inscrite dans la grande tradition européenne de la méditation, nous conduit, à travers le bruit et la fureur de cette fin de siècle, à l'expérience improbable et fragile de la sérénité
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Par Tecna1 le 9 Février 2007 à 18:17
Severo Sarduy (Cuba 1937-1993)
DIZAINS
Dans la soif et dans son ardeur
qui s'apaise, crépusculaire,
dans l'immense nuit insulaire,
sur moi ton corps en sa tiédeur.
Silencieux et spéculaire,
le chiffre formé, symétrique,
par le regard, la voix le sexe
dans l'alchimie de l'identique:
comme à l'envers ou en réplique
au profond d'un miroir convexe
*Ni signatures, ni firmament,
ni la mer et son gris serein,
ni vestiges, songes, venin,
plaisir, plainte, contentement.
Tout est effacé par le vent
et par sa poussiéreuse usure.
Rien que de l'os. Mais l'armature
minutieuse ne répète
que le contour et que la tête:
ongles et poils: cela seul dure.
*
Avec le sang rentre la lettre.
Comme l'amour. Mais l'écriture
à travers corps à peine dure,
et cette plaie ne peut pas être
pour l'amant la paix. Il pénètre
le corps de l'autre en son désir
et il augmente son plaisir
de sa douleur. Allégorie
du jour ultime de la vie:
hiéroglyphe prêt à pourrir.
*N'aies pas recours au liniment,
au camphre, au miel, à la salive,
pour atténuer le moment
le plus cuisant. On ne l'esquive
par la feinte, on ne le dérive
ce feu: il va se convertir
en son contraire. Le plaisir,
qui par le sentier inverti
se laisse atteindre, divertit:
vivre plus c'est plus fort mourir.
*
Tu le vois bien: de cette braise
dont t'a calciné la brûlure,
toi rassasié, plus rien ne dure
que la cendre qui se disperse.
Muette inconstance qui presse
contre elle le sens prétendu
— ou de ton corps qui se reflète
en l'autre peau. je ne regrette
pas de brûler. Ni d'avoir pu.
*
A Rafael Rosado
Une épitaphe aux mots discrets
et pourtant narquois, nous rapproche
devant le néant qui s'approche
et n'a déjà plus de secret
pour toi comme pour moi. Décret
d'une déité attardée
en sa vengeance... Dégradée,
en cendres tu demeureras ;
avec un caillot comme drap :
morte mais non pas oubliée.
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Par Tecna1 le 4 Février 2007 à 10:27
Emilio Prados, Espagne (1896-1962)
Poèmes
Corps poursuivi (1928-1929)
II
J'ai fermé ma porte au monde ;
ma chair s'est perdue dans le rêve...
Je suis resté en moi, magique, invisible,
nu comme un aveugle.
Jusqu'à l'extrême bord des yeux
je me suis illuminé par dedans.
Frémissant, transparent,
je restais sur le vent,
telle une coupe claire
d'eau pure,
comme un ange de verre
dans un miroir.
III
Je voudrais être par où je suis passé
comme une branche, comme un corps ;
comme dans un rêve, comme dans la vie ;
comme privé de front, et sans ombre ;
comme une main, comme l'eau ;
comme sur mes lèvres, comme dans l'air,
là où je ne sais si j'ai été, ou vais être, ou suis,
si l'arbre m'y a conduit,
comme je ne sais si je suis, si je vais être ou peut-être serai,
ou si tout est comme le ciel.
Le seuil de mon sang
s'est ouvert dans mon sang.
Sans corps déjà mon corps
traverse mon corps...
Je voudrais trouver ma loi
ma fonction également, comme l'air,
ma blancheur également
comme une lumière, une blessure,
de même qu'une fatigue, un ange également.Jardin clos (1946)
Trois nostalgies du jardin fermé
I
Soleil et plaines
Les champs, les champs, et puis les champs...
— Mais les oliviers ?
(Et mon cœur rêvant.)
Les champs, les champs, et puis les champs...
(Qu'est-ce qui me poursuit, Dieu,
qu'est-ce qui me poursuit ?)
Les champs, les champs, et puis les champs...
— Mais où la mer ?
(Et mon cœur pleurant.)
Les champs, les champs, et puis les champs...
IIMont obscur
Le soir tombe déjà...
Et le vent :
il secoue, secoue le romarin,
le vent!
— Ah! Qu'il est vaste
tout le ciel sans le vent!
La nuit vient déjà...
Et le vent :
il secoue, secoue le romarin,
le vent!
— Ah! Comme elle brille
l'étoile sans le vent!
La nuit est déjà dans le champ...
(Qu'elle est lente
l'eau qui va au fleuve,
qu'elle est lente!)
Et le vent :
il secoue, secoue le romarin,
le vent!
IIILes champs ouverts
Sur l'olivier, la grive ?...
— le silence dans les oliviers.
— Et maintenant que nous sommes dans le rêve,
je voudrais te dire, olivier...
(La grive s'envole...
les champs, les champs)
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Par Tecna1 le 22 Janvier 2007 à 12:04
Manuel Padorno, (Las Palmas, Grande Canarie, 1933-2002)
Pancanarie
Le chien est là en-dessous de la flamme
tout au fond du magasin, sous la chaux, audible,
il aboie en-dessous, mange du sel,
flamboie sous la paille fondue, il lèche
l'animal là en bas fleuri et libre
en-dessous de la pierre qui tombe, tiède,
par-dessus le lit, pendant qu'il aboie
il descend furieusement sur son flanc
éclatant, océanique, en silence
derrière, derrière, en-dessous de sa bouche,
aboie muet, marche couché, gémit
vers le chien éveillé dans le lointain,
derrière le mur, mange lentement
(il boit la mer le chien quand il renifle
têtu) sous son oreille retombée
affamé de salpêtre il boit la boue
nocturne et terrestre, sort déchaussé,
piétine, seul, la chaux bleue de la baie,
sel éparpillé, grillé, et il tombe
endormi pendant qu'il se lève, aboie
muet profondément là vers le bas
continental et canarien, le chien,
il fume très longuement silencieux,
il hurle en silence la lumière.
(El animal perdido todavía, 1987)
La mouette extérieure
Je suis descendu vers la plage ouverte
je me suis baigné dans mon sel céleste
(dans la flamme au dedans giratoire)
dans l'éclat terrestre, terrien et mien
et dans la mer, m'enfoncer lentement
là-bas tout à l'intérieur du jour bleu
au dedans de la plage qui s'ouvrait
l'arbre de lumière, l'incendie haut
immobile où la mouette fixe raye
le cristal étiré de l'horizon ,
fracasse la clarté éblouissante
et sort, là-bas, à l'extérieur du jour.
(El animal perdido todavía)
Arbre extérieur
Devant dans toute sa force il y avait
l'arbre que jamais on ne voyait. L'arbre
dans la lumière, l'arbre blanc. L'arbre
d'ascendance végétale lumineuse et visible.
Seul visible par quelqu'un d'endormi.
Quelqu'un qui palpe le sommeil du feu,
la flamme d'eau, le tremblement de l'eau
dans la végétation du jour profond et bleu
(sans tronc, branches, ni fruits ni feuilles)
là dehors sur la mer, dans l'incendie.
(El hombre que llega al exterior, 1989)
La mouette, en dehors
C'est un vol qu'on ne voit, qu'on n'entend pas,
immobile, jamais encore on ne le voit,
on l'ignore toujours, elle vole lente,
immobile, sur la plage elle vole à présent
première mouette solitaire, loin
posée sur la ligne de la mer, immobile
au-dessus de la roche éparpillée
sur la baie, en moi, si lente
c'est le vol qu'on ne voit, qu'on n'entend pas
naturellement physique, visible, audible,
de l'autre côté de la lumière, en dehors,
en dehors de la lumière, aux intempéries,
c'est un vol dans l'ignorance, ignée
la mouette réelle, avec certitude
c'est un vol sous la pierre: on ne la voit,
ni ne l'entend. Elle vole là-haut.
Par-dessus la plage une mouette blanche.
Sur Peña la Vieja elle vole immobile
le territoire le plus inconnu, dedans.
La petite fille nue court dehors
plage inconnue doucement et elle entre
dans la mer, sous la vague lumineuse,
l'air tranquille, la houle qui fleurit.
Je regarde la plage. Une mouette vole
claire parfaitement. Et ténébreuse.
Je regarde la plage. Le soir tombe.
Une mouette immobile dehors vole.
(El animal perdido todavía)
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