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Jacques Ancet
Un léger désespoir
Editions Al Manar
...
La beauté est trop violente comme la douleur. Ne la regarde pas.
Ou si tu la regardes, oublie ce que tu vois, garde seulement
Les ombres et la lumière avec ce qui fuit et que tu ne reconnais plus.
Garde le vent qui t'enveloppe mais que tu ne vois pas.
Tu ne sens que ce frôlement et ce léger désespoir qui te guette toujours...
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VIENT DE PARAÎTRE
Jacques Ancet
L'Amitié des voix
II Le temps des Voix
Editions publie.net
Ce deuxième tome de L'Amitié des Voix, Le temps des voix, réunit pour sa part des auteurs contemporains presque tous encore vivants — ou presque comme Philippe Jaccottet, Bernard Noël et Michel Deguy récemment disparus —, dont la naissance s’échelonne, en gros, dans la décennie des années 20 et 30 et 30 et 40. D’autres auraient pu figurer ici, notamment de plus jeunes, mais il fallait se donner des limites et c’est bien arbitrairement que ce parcours s’achève finalement avec deux auteurs nés au seuil des années 40, auxquels se sont ajoutés, pour son importance dans le panorama des lettres hispaniques, Andrés Sánchez Robayna et, par l’effet des circonstances, en l’occurrence leur disparition prématurée, Thierrey Metz et Antoine Emaz.
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JACQUES ANCET
Né le 14 juillet 1942 à Lyon. Etudes secondaires et supérieures dans cette même ville. “Lecteur” de français à l’Université de Séville, puis agrégé d’espagnol. A enseigné pendant plus de trente ans dans les classes préparatoires aux Grandes Ecoles littéraires et commerciales à Annecy où il réside. Un colloque sur son travail d’écrivain et de traducteur, organisé par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, s’est tenu le 22 et 23 octobre 2010. Docteur Honoris Causa 2016 de l'Université Catholique de Louvain-La-Neuve.
BIBLIOGRAPHIEPoèmes
et les oiseaux, Voix d'encre, 2019, tweets
Le Songe et la blessure, Plein Chant, 1972 & 1974 (épuisé, repris dans Le Jour commence) Silence corps chemin, Ed. Thomas, 1973 & 1975, Mont Analogue Editeur, 1996, épuisé, repris dans Le Jour commence L'Autre pays, Plein Chant, 1975 (épuisé, repris dans Le Jour commence) Courbe du temps, Genève 1975 (épuisé, repris dans Le Jour commence) Avant l'absence, Eliane Vernay, Genève, 1979 (épuisé, repris dans Le Jour commence) Lisières, Dominique Bedou, 1985 (épuisé) De L'obstinée possibilité de la lumière, Eliane Vernay, Genève, 1988 Sous la montagne, Messidor, 1992 (épuisé) Le Bruit du monde, Paroles d'aube, 1993 (épuisé) La Chambre vide, Lettres Vives, 1995. A Schubert et autres élégies, Paroles d’Aube, 1997 (épuisé) L'Imperceptible, Lettres Vives, 1998. Vingt-quatre heures, l’été, Lettre Vives 2000. La Cour du cœur, Tarabuste 2000. Le Jour n’en finit pas, Lettres Vives, 2001. On cherche quelqu’un, Dana, 2002. La Brûlure, Lettres Vives, 2002. La Brûlure, Lettres Vives, 2002.
Le Fil de la joie, La Porte, 2003. La Dernière phrase, Lettres Vives, 2004.
Sur le fil, Tarabuste, 2004. Un Morceau de lumière¸ Voix d’encre, 2005. Diptyque avec une ombre, Arfuyen, 2005.
L’Heure de cendre, Opales, 2006.
Entre corps et pensée, Anthologie d’Yves Charnet, L’idée bleue/Ecrits des Forges, 2007.
Journal de l’air, Arfuyen, 2008.
L’Identité obscure, Lettres Vives, 2009.
Puisqu’il est ce silence, Lettres Vives, 2010.
Les morceaux de l’image, avec Colette Deblé, Ficelle, 2010.
Chronique d’un égarement, Lettres Vives, 2011.
Portrait d’une ombre, Po&psy/Erès, 2011.
Comme si de rien, L’Amourier, 2012.
Les Travaux de l’infime, Po&psy « in extenso »/Erès, 2012.
Ode au recommencement, Lettres Vives, 2013.
La Lumière et les cendres, Caractères, 2014, poème.
Debout, assis, couché, La Porte, 2014, poème.
Le Jour commence, Tarabuste, coll. Reprises, 2015, poèmes.
Huit fois le jour, Lettres Vives, 2016, poème.
L'Âge du fragment, Æncrages et Co, 2016, chronique.
Petite suite pour jours obscurs, Les Arêtes éditeur, 2017, poèmes.
Quelque chose comme un cri, Po&psy « in extenso »/Erès, 2017, tweets.
Voir venir, Laisser dire, La Rumeur libre, 2018, poèmes.La pluie, avec Yves Namur, Meridianes, coll. DUO, 2019, poèmes.La Vie, malgré, Lettres Vives, 2020, chroniques.Perdre les traces, La Rumeur libre, 2021, poèmes.Zone franche, Tarabuste, coll. Reprises, 2022, poèmes.
ProsesObéissance au vent
I — L'Incessant, Textes/Flammarion, 1979, rééd. publie.net, 2014, publie.papier, 2016.
Le Dénouement, Opales, 2001, réed. éditions publie.net, 2017. Image et récit de l’arbre et des saisons, André Dimanche, éditeur, 2002, réed. publie.net, publie.papier 2019.La Ligne de crête, Tertium éditions, 2007.
II — La Mémoire des visages, Flammarion, 1983 Textes/Flammarion, 1983, rééd.publie.net, 2014, publie.papier, 2016. III — Le Silence des chiens, Ubacs, 1990, rééd. publie.net, 2009, publie.papier, 2012, 2016. IV — La Tendresse, Mont Analogue Editeur, 1997, rééd. publie.net, 2011, publie.papier, 2012, 2016.Théâtre
Au pied du mur, Polyglotte, 2014.
Essais
Luis Cernuda, Poètes d'Aujourd'hui, Seghers, 1972 (épuisé) Neuf poètes espagnols du vingtième siècle, Plein Chant, 1975 (épuisé) Entrada en materia (anthologie de José Ángel Valente), Cátedra, Madrid, 1985. Un Homme assis et qui regarde, Jean-Pierre Huguet, 1997. Bernard Noël ou l’éclaircie, Opales, 2002. Chutes I, II, III , Alidades 2005 , .
La Voix de la mer, publie.net, 2008.
L’Amitié des voix
I — Les Voix du temps, publie.net 2009, publie papier, 2020.
II — Le Temps des voix, publie.net, 2009, publie papier, 2022.
Chutes IV, Alidades,
Les livres et la vie, Editions centrifuges, 2015.Amnésie du présent, publie.net, 2019
Chutes V, Alidades, 2020.
Prix de poésie Charles Vildrac de la Société des Gens de Lettres et Prix Heredia de l’Académie Française, 2006, Prix Apollinaire, 2009, Plume d'or 2013 de la S.A.S, Prix Kowalski Lycéens de la ville de Lyon, 2019.
Traductions
LUIS CERNUDA : Les plaisirs interdits, Fata Morgana, 1981; Un fleuve un amour, Fata Morgana, 1985; Ocnos, Les Cahiers des Brisants, 1987 — VICENTE ALEIXANDRE: La destruction ou l'amour, Fédérop, Lyon, 1975 & 1977 —JOSÉ ÁNGEL VALENTE: L'innocent suivi de Trente-sept fragments, Maspéro, 1978; Trois leçons de ténèbres, Unes, 1985; Material Memoria, Unes, 1985; Intérieur avec figures, Unes, 1987; L'éclat, Unes, 1987; La pierre et le centre, Corti, 1991; La fin de l'âge d'argent, Corti, 1992; Au dieu sans nom, Corti, 1992; Mandorle, Unes, 1992; Paysage avec des oiseaux jaunes, Corti, 1994; Chansons d'au-delà, Unes, 1995; Lecture à Ténérife, Unes, 1995, Variations sur l’oiseau et le filet, Corti, 1996, Personne, Myriam Solal, 1997, Trois Leçons de ténèbres, suivi de Mandorle et l’éclat, Poésie/Gallimard, 1998; Communication sur le mur (entretien avec Antoni Tàpies), Unes, 1999 ; Treize poèmes, Dana, 2001 ; Fragments d’un livre futur, Corti, 2002 ; Présentation et mémorial pour un monument, Dana, 2002, Fragments brisés, anthologie d’Andrés Sánchez Robayna, Consejería de Educación, Embajada de España en Francia, París 2007. — ALEJANDRA PIZARNIK: L'autre rive, Unes, 1983; A propos de la comtesse sanglante, Unes, 1999, Cahier jaune, Ypsilon Editeur, 2012, L’enfer musical, Ypsilon Editeur, 2012, Extraction de la pierre de folie, Ypsilon Editeur, 2013, Les Travaux et les Nuits, Ypsilon Editeur, 2013, Arbre de Diane, Ypsilon Editeur, 2014, La Dernière Innocence Ypsilon Editeur, 2015, Les Aventures perdues, Ypsilon Editeur, 2015, La Terre la plus étrangère, Ypsilon Editeur, 2015 — XAVIER VILLAURRUTIA: Nostalgie de la mort, Corti, 1991 — LUIS MIZÓN: Province perdue, trad. collective, Les Cahiers de Royaumont, 1988 ; Jardin de ruines, Obsidiane, 1992 — ANDRÉS SÁNCHEZ ROBAYNA: La roche, ed. Comp'Act, 1995 ; Sur une pierre extrême, trad. collective, Les Cahiers de Royaumont, Créaphis, 1997 ; Feu blanc¸Le Taillis Pré, 2004 ; Sur une confidence de la mer grecque, Gallimard, 2008 — ANTONIO GAMONEDA: Pierres gravées Lettres Vives, 1996, Froid des limites, Lettres Vives ; 2000, Blues Castillan, José Corti, 2004 ; Description du mensonge, José Corti, 2004 ; Passion du regard, Lettres Vives, 2004 ; Clarté sans repos, Arfuyen, 2006 ; Cecilia, Lettres Vives, 2006 — JEAN DE LA CROIX: Nuit obscure, Cantique spirituel et autres poèmes, Poésie/Gallimard, 1997— RAMÓN GÓMEZ DE LA SERNA: Le livre muet, André Dimanche, 1998 ; Lettres aux hirondelles et à moi-même, André Dimanche, 2006; L'Aube, Vagabonde éditeur, 2022 — ROBERTO JUARROZ: Fidélité à l’éclair, Lettres Vives, 2001, Quinzième poésie verticale, Corti, 2002 — MARÍA ZAMBRANO: Poésie et philosophie¸ Corti, 2003 ; L’homme et le divin, Corti, 2006 — JUAN GELMAN: L’opération d’amour, Gallimard/Du monde entier, 1996 ; Lettre ouverte, suivi de Sous la pluie étrangère, Caractères, 2011, com/positions, Caractères, 2013, Vers le Sud, Poésie/Gallimard, 2015 — JORGE LUIS BORGES: La proximité de la mer, 99 poèmes présentés et retraduits, Gallimard/Du Monde entier, 2010 — FRANCISCO DE QUEVEDO Y VILLEGAS: Les furies et les peines, 102 sonnets choisis, présentés et traduits, Poésie/Gallimard, 2011 — ALVAREZ ORTEGA: Genèse suivi de Domaine de l’ombre, Le Taillis Pré, 2012 — PAULINA VINDERMAN, Barque noire, Lettres Vives, 2013, L'épigraphiste, Le Taillis Pré, 2018 — LILIANA LUKIN, Calligraphie de la voix, Alidades, 2013, L'Ethique démontrée selon l'ordre poétique, Caractères, 2014 — LUIS DE GÓNGORA : Fable de Polyphème et Galatée, présentation et traduction, Poésie/Gallimard, 2016, RODOLFO ALONSO : Entre les dents, Po&psy/Erès, 2017.,
Prix de traduction Nelly Sachs 1992, Rhône-Alpes du Livre 1994 et Bourse de traduction du Prix Européen de Littérature Nathan Katz 2006, Prix Alain Bosquet de traduction, 2015, Prix Roger Caillois de traduction 2016.
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VIENT DE PARAÎTRE
Ramón Gómez de la Serna
L'aube
présentation et traduction de Jacques Ancet
VAGABONDE EDITIONS
Une vibration comme de cristal… Sur le pont de la terre vibre le train de l’aube.
Et nous commençons à entendre le grillon de la tête… Ça c’est le pire.
C’est l’autre crépuscule. Il ne faut pas l’oublier. Il faut méditer sur ce qu’il a de dramatique ce crépuscule, ce qu’il a d’achèvement, d’épilogue, même quand ce qu’il a de matinal –– crépuscule matinal –– peut lui donner la note optimiste et renaissante de la nativité.
Ce sont les étages les plus hauts qui commencent à voir l’aube… Ils deviennent des yeux et s’emplissent d’une lumière d’un autre monde, tandis que les balcons d’en bas deviennent des bouches et bâillent comme du bâillement final.
Dans l’oreille on sent la transition de l’aube.
« Maintenant !... là ! –– se dit-on impatient et tremblant. (Une voiture est passée et le vide de la rue a résonné, ce vide suis generis de l’aube.)
D’abord on dirait qu’une autre lune plus puissante et plus sage se lève de l’autre côté.
Soudain, à une heure déjà très avancée, les yeux plongés dans l’écriture, se produit quelque chose d’étrange, comme si la lune avait fondu d’un coup, comme si un phénomène étrange, de fin du monde, s’était produit… On est surexcité… C’est l’allumeur de réverbères qui a éteint le réverbère d’en face. L’aube est proche.
À l’aube, –– parfois matériellement –– apparaissent toujours pleines de neige les balustrades et les corniches de la maison d’en face.
Que les pages deviennent vides et profondément blanches dès qu’elles sentent l’aube ! Elles deviennent pâles de terreur car voilà qu’arrive ce qui dément leur mensonge, le mensonge selon lequel elles sont remplies même quand elles sont blanches.
On entend l’artillerie de l’aube.
Les cailles semblent être les grenouilles de l’aube et chantent à leur heure comme si elles se multipliaient, comme si c’était les nombreuses grenouilles qui coassaient à leur manière à l’aube.
Cette lumière n’a pas de couleur… Nous ne voyons que la photo du monde.
L’aube la plus ancienne est dans l’aube la plus moderne. A Pompéi je pensais : « À l’aube, Pompéi est la Pompéi de son temps », et ici je pense que cette aube est aussi l’aube primitive de Pompéi ou de la capitale inconnue de l’Atlantide.
L’air mouillé de l’aube.
Si le suicidaire réussit à passer l’aube sans s’être tiré dans la tempe, s’il la regarde avec audace dans ses yeux de crâne vide, il retrouvera pour lui les yeux qui peuvent continuer à voir, il se sentira résigné à vivre, qu’il lui soit arrivé ce qui lui est arrivé, et il entrera avec sûreté dans cette vie indifférente, couci-couça, que l’aube vient absoudre.
L’aube nous jette un vitriol qui nous met hors d’état… puis elle nous recommence.
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VIENT DE PARAÎTRE
Jacques Ancet
Zone franche
Poèmes II1974-1980Tarabustelisière
ce qui commence n'a
pas de nom
ce qui bouge
un peu de sang
qui brille dans l'obscur
des lèvres peut-être
des feuilles une
main dessinant
la page noire encore
ce qui parle n'a
pas non plus de voix
crissement sous la pierre
grincement sous l'écorce
des lèvres cherchent
à le dire haleine
flottant un instant dispersé
par le vent par
le temps sans visage
ce qui parle n'a
pas de mots
seule une trace claire
sur l'ombre de la page
traçant un chemin
vers ce qui est sans nom
signes obscurs et
mouvements du corps
écoutant
guettant
éclat
jeté contre la vitre noire
brisant
l'un après
l'autre chaque
mot
pour commencer
le jour
à la pointe du jour
veille l'éclair du sang
le silence n'est plus noir
les mots cherchent l'issue
lampe ou miroir?
si proche le soleil
un cri traverse le silence
la main touche son ombre
le corps parle jaune
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