• Comme si de rien

    Comme si de rien




    Il ne sait plus faire. Plus du tout.
    La montagne monte, flotte.
    Le train-train, la tache
    qui bouge sur l'œil, ne cache
    ni ne révèle rien. Il écoute,
    il regarde, il attend, il oublie

                            10 juillet 2006




    Quelque part, ce qui se cherche
    comme un bourdonnement de mouche.
    Deux genoux, un pied. L'après-midi
    redevient bleue. On entend
    du silence – et autre chose.
    Une sorte de stupeur sans fin

                11 juillet 2006




    Il a posé la tasse, écouté
    quelque chose qu'il était seul à entendre.
    Sur la vitre le feuillage
    semblait s'être arrêté dans sa chute.
    Comment faire, disait-il.
    Un feu brûlait dans ses mains ouvertes

    12 juillet 2006




    Il a cru pouvoir dire. Mais non.
    Sur les lèvres le silence
    est resté intact. Et le spectacle
    à quelques pas toujours, immobile
    comme un peu d'air qui n'entre pas. Il a cru
    supprimer la distance. Mais non

                            13 juillet 2006




    Le retour n'est jamais le retour.
    Les mouches , toujours, et le feuillage.
    Un marteau s'obstine. Il s'est remis
    à compter. Il dit : deux heures.
    L'instant bascule. Le vent s'arrête
    La montagne ne se ressemble plus

          14 juillet 2006




    Et lui, se ressemble-t-il ?
    La chaleur, le pied, le balancier
    de l'ombre, comme si de rien n'était.
    L'éblouissement du trottoir vide
    qu'il faut traverser pour retrouver
    l'image, le grain de temps

                    15 juillet 2006




    Il écoute encore : la corneille
    s'égosille, mais c'est autre chose.
    Sous chaque bruit, ça s'obstine,
    bruissement ou froissement comme d'un fleuve
    d'images invisibles qui passerait.
    Ou rien, ou le sommeil qui revient

                            16 juillet 2006




    Il ne sait plus, non. Une chaleur
    trop bleue, un cri et ses yeux
    ne voient plus que du feu. Une poudre
    grise un bruit de mobylette
    trament le jour qui décline, s'en va.
    Personne pour parler ou se taire

                        17 juillet 2006




    Le décor pourtant n'a pas changé :
    parasol, un lac deux cygnes, des silhouettes
    un instant sur le bleu. Arrêté
    dans la carte postale, il regarde autour,
    disparaît. Reste son ombre
    – vent et poussière – sa place vide

                        22 juillet 2006




    Traverser le jour relève de l'exploit.
    La lumière a pris un autre nom
    Inquiète son ombre brûle
    entre attente et oubli. Est-ce lui ou l'autre ?
    Vite, saisir, lâcher ce qui vient
    de face et puis de dos – ce qui va

                        24-25 juillet 2006


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