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VIENT DE PARAÎTRE
Jacques Ancet
Quelque chose comme un cri
tweets
dessins de Danielle Desnoues
Po&psy in extenso/ErèsDès le début, mes livres ont été traversés par un dialogue entre poème long et poème
bref. Les fragments qui composent le présent recueil ont été écrits sous la contrainte
non pas métrique ou formelle de mes tetes précédents, mais sous celle numérique
(au double sens) du tweet : 140 signes. Le haïku informatique est né voici quelquesannées de la mutation technologique que nous vivons, et qui n'a pas fini de porter
ses fruits. Pour moi, il y avait là une autre manière de donner forme à ce qu’a toujours
été mon écriture : la pratique du journal. Au sens où je n’ai cessé d’écrire le jour — le
mystère du jour. »
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Tweet ! Tweet ! fait-il en réponse au pinson. Il ne voit rien, mais il entend. Dans l’arbre d’à
côté, qu’est-ce qui s’éveille ?
27 mai 2012
L’éveil dans le sommeil. Comme une image sans les mots. Les yeux ouverts, fermés. Ce quifinit, ce qui commence.
28 mai 2012
Ce que tu regardes te regarde, tu le sais. Tout est réversible. Tout n’est qu’un seul et multipleregard.
29 mai 2012
J’ai perdu mon centre. Le jour tourne autour de son axe. Le centre est partout.
30 mai 2012
Midi, les doigts et les roses. Entre, un silence de voix. Au cadran, l’ombre arrêtée. Hors temps,dit-il — et en plein cœur.
3 juin 2012
Cherche bien. Mais quoi ? Ce que tu ne sais pas et qui, quand tu tournes le dos, te revient enpleine figure.
7 juin 2012
Laisse, laisse venir. Le jour casse. La lumière et le vent. Laisse. Laisse dire.
7 juin 2012
Le trou dans le visage. Ou la bouche. Ou le cri. Ce qui en sort — le sang, la nuit — on ne sait pas.
7 juin 2012
Tout se couvre : le ciel, le regard, la pensée, la mémoire. Quelque part, ce qui brûle. Mais où ?Comment savoir ?
10 juin 2012
Le nom ferme la bouche. La bouche crache le nom. Du nom à la bouche, ce qui parle. De la boucheau nom, ce qui se tait.
12 juin 2012
Dans l’embrasure, des feuilles bougent. Qu’as-tu perdu qui te revient? Et qui n’a pas d’image.
19 juin 2012
La main tendue ne rencontre que le vide. Sur les doigts, ombre ou sang, peut-être. La paume brille.
20 juin 2012
Tags : tweets, poème, haiku, jacques Ancet
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Commentaires
1delphJeudi 18 Janvier 2018 à 15:17je viens d’acheter ce petit livre que j’ai découvert dans ma librairie lausannoise. Il était posé là, tout seul, comme si quelqu’un l’avait oublié. j’ai tout de suite aimé que se pose une date au bas de la page de chaque poème. J’ai perdu ma fille le 4 octobre de l’année dernière et chaque jour me vient une pensée ( que j’écris) une image, une couleur ou une peinture ( je suis peintre) qui me raccroche à la vie et me fait supporter son absence. Ce petit recueil ne me quitte plus. Il est pour moi, essentiel, viital, beau et tendre. Triste et consolateur à la fois. Merci pour ce trésorRépondre
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