VIENT DE PARAÎTRE
Jacques Ancet
Zone franche
Poèmes II
1974-1980
Tarabuste
lisière
ce qui commence n'a
pas de nom
ce qui bouge
un peu de sang
qui brille dans l'obscur
des lèvres peut-être
des feuilles une
main dessinant
la page noire encore
ce qui parle n'a
pas non plus de voix
crissement sous la pierre
grincement sous l'écorce
des lèvres cherchent
à le dire haleine
flottant un instant dispersé
par le vent par
le temps sans visage
ce qui parle n'a
pas de mots
seule une trace claire
sur l'ombre de la page
traçant un chemin
vers ce qui est sans nom
signes obscurs et
mouvements du corps
écoutant
guettant
éclat
jeté contre la vitre noire
brisant
l'un après
l'autre chaque
mot
pour commencer
le jour
à la pointe du jour
veille l'éclair du sang
le silence n'est plus noir
les mots cherchent l'issue
lampe ou miroir?
si proche le soleil
un cri traverse le silence
la main touche son ombre
le corps parle jaune