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Quevedo: deux sonnets
Francisco de QUEVEDO, Espagne, 1580-1645
DEUX SONNETS
AMOUR CONSTANT AU-DELÀ DE LA MORT
Clore pourra mes yeux l'ombre dernière
Que la blancheur du jour m'apportera,
Cette âme mienne délier pourra
l'Heure, à son vœu brûlant prête à complaire;
Mais point sur la rive de cette terre
N'oubliera la mémoire, où tant brûla;
Ma flamme sait franchir l'eau et son froid,
Manquer de respect à la loi sévère.
Ame dont la prison fut tout un Dieu,
Veines au flux qui nourrit un tel feu,
Moelle qui s'est consumée, glorieuse,
Leur corps déserteront, non leur tourment;
Cendre seront, mais sensible pourtant;
Poussière aussi, mais poussière amoureuse.
QUI REPRESENTE LA BRIEVETE DE SA PROPRE VIE
Hier fut songe, et Demain sera terre:
rien peu avant, et peu après fumée.
Et moi plein d'ambitions, de vanité,
à peine un point du cercle qui m'enserre!
Brève mêlée d'une importune guerre,
je suis pour moi le suprême danger.
Et tandis que je sombre tout armé,
moins m'abrite mon corps qu'il ne m'enterre.
Hier n'est plus; Demain s'annonce à peine;
Le Jour passe, il est, il fut, mouvement
qui vers la mort précipité m'entraîne.
Chaque heure est la pelle, chaque moment
Qui pour un prix de tourments et de peines,
Creuse au cœur de ma vie mon monument.Traductions à paraître dans Les Furies et les peines, 102 sonnets de Francisco de Quevedo, Poésie/Gallimard, janvier 2010.
Tags : Quevedo
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Commentaires
Je viens de lire ces traductions de deux beaux sonnets de Francisco de Quevedo. Je traduis aussi des sonnets de l'espagnol au français.Pourtant le français n'est pas ma langue maternelle et, donc, j'ai besoin d'un autre avis sur mon travail. Pouvez - vous me donner son avis? Je vous envois un sonnet traduit par moi. SONNET AMOUREUX Lorsque le soleil brille, je pleurs, Et lorsqu’en silence les mortelles reposent, Je me fonds en larmes et mes maux se révèlent, C’est tellement que mon s’écoule en sanglots. Ces tristes larmes, mes yeux et cœur épuisent, Sous bizarres plaintes ; Parmi des animaux, c’est à moi seulement, Le parti ne relâche pas la paix d’amour. Hélas, la foi perdue, jour après jour, nuit après nuit, Je pleurs encore cette mort que nous nommons vie. J’ai perdu ma liberté et mon trésor, Et s’égare mon espoir par hardi ; Quelle tristesse la mienne, car j’adore mon bourreau. Les Trois Muses, 41, b Salutations, Hector Lopez Lima - Perou