• Prose pour Henri Meschonnic

    Puisqu'il est ce silence

     

    Au milieu des phrases, des paroles, dans le brouhaha, on l'entend, on en est sûr. Sa voix est sourde mais insistante. Elle dit — on peut même la comprendre — j'ai rendez-vous, là, avec quoi ? On tend les mains comme pour l'accueillir mais rien ne vient les remplir. Un léger vent s'est levé, le rouge des giroflées vacille. On se dit que, oui, avec quoi ? Le calendrier aligne ses dates : le passé et le futur y sont des chiffres immobiles. Le présent, lui, est insaisissable. On l'a dans la bouche comme une illumination soudaine. Comme cette voix qui, au bord de dire adieu, murmure — on l'entend distinctement : Vous n'êtes pas sérieux. On ne dit adieu à rien.

     


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  •  Portrait du jour, La Porte, 2010.

     

     

     

    La mouche qui grince, l’éclaircie. La solitude comme un masque posé sur ce qui bouge. L‘herbe, les feuilles secouées. L’intermittence de la mémoire.

    Ce qu’on voit ressemble à ce qu’on ne voit pas : une lumière noire, un ciel dur, un mur, un tronc obscur qui s’élance et fume de rayons.

    L’espace se perd dans l’espace, le bleu dans le bleu. On dit : c’est le jour

     


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  •  

    ..// Voir l'image est-ce vraiment la voir ?

    On se déplace. L'angle varie. La lumière aussi. La main se tend, voudrait toucher.

    Souveraine, servante, sainte en prière,
    chanteuse, pour quelle inaudible audition ?
    //...


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