• LQR

     

    LA VOIX DE SON MAITRE
    Eric Hazan, LQR La propagande au quotidien,  Editions Raisons d'agir, 2006.




    La langue que nous parlons n'est pas un instrument mais l'air que nous respirons. Elle nous habite aussi bien que nous l'habitons, elle fait nos pensées nos valeurs, nos discours alors même que nous croyons la maîtriser et l'utiliser. Francis Ponge parlait de « tous ces grossiers camions et monuments qui constituent bien plus que le décor de notre vie », autrement dit, de tous ces lieux communs, de tous ces modes de penser et valeurs instituées qui nous parasitent à notre insu.. Et, à peu près à la même époque, dans son analyse de la langue du Troisième Reich,  LTI, Victor Klemperer écrivait : « Le nazisme s'insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, de formes syntaxiques qui s'imposaient à des millions d'exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente ». Et il ajoutait que si le Troisième Reich n'a forgé que très peu de mots, il a « changé la valeur des mots et leur fréquence [...], assujetti la langue à son terrible système, gagné avec la langue son moyen de propagande le plus puissant, le plus public et le plus secret. »

    Cette longue citation qui ouvre le livre d'Eric Hazan, LQR, titre explicitement démarqué de celui de Klemperer, annonce qu'il va s'agir de montrer également en quoi la Langue de la Cinquième République (Lingua Quintae Republicae), des années 60 à nos jours, n'a cessé de nous conformer, de nous conditionner et, donc, de nous adapter au capitalisme ou néo-libéralisme dominant dont elle est l'émanation et l'instrument. Non pas pour nous fanatiser, comme celle du nazisme triomphant, mais pour nous anesthésier et ainsi nous couler en douceur dans le moule du système dont il s'agit de masquer le substrat conflictuel et la violence permanente.

    Ce recensement qui aurait pu prendre la forme d'un dictionnaire contemporain « des idées reçues « , dont Eric Hazan dit qu'il a abandonné le projet, se présente comme une analyse en trois temps ou trois parties du fonctionnement de la LQR.

    Sont d'abord passés en revue les procédés sur lesquels se fonde cette langue, eux-mêmes classés en trois catégories : « l'euphémisme », le « renversement de la dénégation freudienne » et « l'essorage sémantique ». Si l'euphémisme (on ne dit plus « chômeurs » mais « demandeurs d'emploi », « clochards » mais « sans domicile fixe », etc.), vise soit à « éviter » la désignation de certaines réalités trop crues par des termes ou formules acceptables, soit à évacuer le sens de certains mots pour en dissimuler le vide (« réformes » toujours entreprises, jamais abouties, « croissance » toujours incontrôlable...) ; si le « renversement de la dénégation freudienne » consiste à se féliciter de ce qu'on n'a pas (dans un monde de solitude on parle de « dialogue », d' « échange », de « vivre ensemble » ; au milieu de l'opacité régnante on fait l'éloge de la « transparence » ; pour masquer la xénophobie et le racisme ambiants il n'est question que de « métissage », de « multi » ou « pluri culturalisme », de « diversité ») ; avec « l'essorage sémantique » et son fonctionnement répétitif, certains mots comme « espace », « écologie » « citoyen » (devenu un adjectif utilisé  à toutes les sauces), « social » ou « modernité », finissent par perdre le peu de sens qui leur restait.

    Ensuite,  « l'esprit du temps »  envisage les valeurs véhiculées par ce discours anesthésiant. Ces valeurs bien entendu « universelles », celles de la « République », de la France « terre d'asile », fondées sur de « nobles sentiments » (« égalité des chances », « cohésion sociale », « écoute », « convivialité ») s'opposent avec « rigueur » et « fermeté » à cette vague « arabo-musulmane » (tous les immigrés même non arabes en font partie) creuset de ce « terrorisme islamiste » toujours suspect d'être lié à Al Qaida, « organisation tentaculaire et structurée [qui] n'existe évidemment pas ». D'où la violence verbale qui en découle et s'acharne sur ceux qui osent critique la politique des USA, sur cette « crispation américanophobe » dénoncée par les thuriféraires de la droite libérale,  qui ne contredit qu'en apparence le discours anesthésiant de la LQR, puisque dans une simple répartition des rôles, les « idéologues du nettoyage généralisé » utilisent « la langue publique la plus adaptée », celle de l'intimidation.

    Tout cela –– et c'est le thème de la troisième partie, « effacer les divisions » –– aura pour résultat de gommer les fractures toujours bien réelles ou à « recoller les morceaux » : on ne parlera donc plus de « classes » mais de « couches » ou de « catégories », plus d' « exploités » et donc d' « exploiteurs », mais d' « exclus » qui ne sont victimes que d'eux-mêmes puisque le mot d' « exclueur » n'existe pas, etc. Autrement dit, « la bonne vieille idéologie du patronat français » impose par le ressassement d'un langage du « consensus » (« ensemble », « rassemblement », « solidarité ») et de la « bien pensance » avec la prolifération de l' « éthique », l'illusion de le cité unie fondée sur la vieille morale des valeurs transcendantes et sacrées.

    Il ne faudrait pourtant pas croire qu'il y ait là complot et calcul. La cohérence de la LQR repose plus simplement sur la « communauté de formation et d'intérêts chez ceux qui [en] ajustent les facettes » : membres des cabinets ministériels, directeurs commerciaux de l'industrie, chefs de presse, responsables de l'information télévisuelle. Tous sortent des mêmes écoles de commerce et d'administration où ils ont appris cette même langue. Et où ils ont compris que leur place dépend du maintient de cette guerre à bas bruit que la LQR est censée recouvrir tout en la maintenant vivace.

    Ce livre montre comment, à travers ce que Bernard Noël a, pour sa part, si bien nommé la sensure, s'opère cette « castration mentale »  ou privation de sens, par laquelle le pouvoir installe sa domination sans partage dans la tête de chaque citoyen, et à quel point, perception et pensée étant subordonnées à une écoute d'autant plus efficace qu'elle est inconsciente, nous sommes tous ventriloqués par la « voix de son maître ». A quel point, en somme, ce qu'on appelle « réalité » n'est qu'une description apprise qui dépend de la langue dans laquelle nous baignons. C'est pourquoi la « littérature » nous est si indispensable, elle qui est vie et survie d'un langage toujours plus menacé par l'entropie galopante et les forces de coercition qui le colonisent. Toute « poésie », au sens large, est donc politique, refus en acte de l'instrumentalisation ambiante qui fait de la langue un redoutable véhicule d'asservissement. Parole à l'état naissant, elle ouvre à l'inconnu, à cet espace indéterminé où les mots, retrouvant leur force originelle, ne sont plus des vecteurs de pouvoir mais des germes de mondes.



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    L'infini en morceaux


    Pour tout poète arrivé à un certain moment de son parcours, se pose un problème crucial : celui de ne pas se répéter et de se renouveler tout en restant lui-même. Cette conversion qui n'en est pas une, Lionel Ray la réussit de manière impressionnante avec son dernier livre : L'invention des bibliothèques . Cet ensemble de 81 poèmes répartis en trois sections de 27 chacune et encadré par deux textes de réflexion « Ce mythe appelé poésie... » et « Portrait d'un poète imaginaire », tout maîtrisé qu'il soit nous jette pourtant dans une écriture à la fois plus libre, plus contingente, beaucoup plus énigmatique et moins tenue en apparence que celle des sommets lyriques que sont, par exemple, Un sorte de ciel ou Comme un château défait et ceux qui leur font suite. Le ton en rappelle celui des œuvres de jeunesse de l'auteur qu'un certain Laurent Barthélémy, son alter ego, est censé relire et accompagner de ses propres écrits, puisque le sous titre du livre, « Les poèmes de Laurent Barthélémy » nous annonce que ce sont eux que nous allons lire. Le prologue d'ailleurs nous avertit de cette remontée dans le temps : « Je dirais plutôt qu'il [Laurent Barthélémy] en a gardé l'esprit [des premiers livres de Lionel Ray], le délire, la part ludique de la manipulation des mots, provocation quelques fois, dans une syntaxe éclatée, la gaieté souvent, et surtout la liberté, infinie ».

    Au sortir, donc, d'une dizaine de recueils écrits avec cet « art policé », avec ce « je-ne-sais-quoi de fragile » (ce sont ses expressions), Laurent Ray ou Lionel Barthélémy –– ou les deux, comme on voudra ––, nous offre ici une oeuvre où s'affirme avec maîtrise cette part de jeu et de violence qui continue de l'habiter à travers les années. Peut-être est-ce pour bien marquer ce retour que les poèmes réinvestissent la forme singulière et quelque peu avant-gardiste de la première section de L'interdit et mon opéra , par exemple : blocs de vers pris entre deux lignes qui les enferme en haut et en bas de la page, bribes de phrases, mots coupés en fin de vers dont la syllabe finale ouvre par une majuscule inattendue le vers suivant, points inversement non suivis de majuscules, etc.

    En effet, il semblerait bien qu'un courant d'air lointain vient désordonner les pages, bousculer les mots. Serait-ce que «l'imperfection est une fenêtre » comme l'annonce d'entrée le titre de la première section, lui-même repris du titre du poème du même nom ?

    L'imperfection est une fenêtre
    __________________________________________________________

    ...l'imperfection est une fenêtre comme le pouce éclai-
    Rant du panda avec vue sur centaines et centaines de
    Millions d'années, connaissez-vous le crochet céleste
    LA contingence et les ruptures imprévues ? tout cela
    Qui s'appelle l'évolution cette bonne recette cette cui-
    Sine abondante de mère Nature avec champignons
    Lointains ? les comportements disaient-ils sont
    Programmés dans les gènes et décrits en termes
    Opératoires, d'autres criaient à l'imposture prélevant
    Ici ou là quelques échantillons de sang total tandis que
    Pangloss continuait de résoudre
    de lancinantes énigmes

    ______________________________________________________

    Voici, soudain, le monde entier présent –– l'infini en morceaux ––, dans son foisonnement, son immensité temporelle prise entre infiniment grand et infiniment petit. Tout y est : les gènes, l'évolution, les espèces, et puis l'époque aussi cette « machinerie féroce du moderne », titre de la seconde section et de son poème liminaire qui annonce aussitôt : « ...Obscure apocalypse – c'était fin de siècle... /// – lui écrivant comme on crache ».

    « Comme on crache », oui. Car il y a une violence, ici, qui répond à celle du monde. La violence d'une écriture toute de tension entre une narrativité évasive et la fragmentation d'une désignation tous azimuts où dedans et dehors, passé et présent, ironie et mélancolie, jeu féroce et désespoir, conversations et extraits de textes sont croisés, brassés et en même temps tenus dans la continuité, filée de poème en poème, d'un mouvement imperturbable, sans commencement ni fin : « ...le printemps dans les yeux et dans la bouche, cousin / D'Amélie, célébrité underground, il parle de saisons et / Des grands hommes avec nœud papillon et nez rouge / Parle de mademoiselle Sixtine ou d'Ange Michel « qui / Inventa les plafonds », d'une chaussure tombée sur le / Rails : « Cendrillon attendra à la station » ... les gens / Réveillés rigolent et les Charlotte « toutes à croquer » ... »

    Le Lionel Ray des années 70 est-il donc de retour dans cette relecture par double interposé ? Oui et non. Car, au cœur de cette pyrotechnie verbale, demeure un noyau d'ombre, une mélancolie, un élégant désespoir qui est celui des livres les plus récents :

    Le mouvement des ombres
    ________________________________________________________
    ...............................................................
    D'où viens-tu vieil homme avec cette odeur de fièvre
    Ancienne essuyant autour de toi la poussière
    Des paroles, le ramassis des songes ? Vers quel ciel
    Futur as-tu jeté les dés d'un qui perd gagne ? l'âge,
    L'âge aux pieds de plomb et son cœur d'incendie,
    Le temps qui fait retour soudain comme un vent affolé

    _________________________________________________________


    C'est, sans doute, cette rencontre du poète et de son autre dans le beau désordre de ses poèmes qui fait le prix de ce livre. Cette « invention des bibliothèques » où les voix surgissent des livres, se rencontrent, se confondent, se perdent. Comme dans la troisième et dernière section significativement intitulée « L'époque des sources », puisqu'elle fait signe vers ce langage originaire, à la fois si loin et si proche, où quelque chose commence. Même perdu, il est là toujours, on l'entend encore : « Ces mots qui nous ressemblent et qui ne sont qu'attente / Vous les voyez bien, vous les voyez sur toutes les pages / Si lointains d'être si proches, en étrange pays –– et moi / Je vous montre les sources et les lieux, jouant de la ha- / Chette à travers les buissons embroussaillés d'un très / Ancien langage, un langage de neige et d'effroi, / un langage d'oubli ».

    C'est donc bien, malgré la richesse d'une écriture vivante et renouvelée, d'un inventaire qu'il s'agit, avec la mélancolie qui ne peut qu'accompagner ce genre d'exercice: « ... comment ça parle une mémoire d'ombre ? » –– et, pourrait-on ajouter, des Pages d'ombre ? « ... comment c'est / La vie qui mange les toits creusant des caves souriant / Aux féroces lumières comme aux châteaux détruits ? » –– ou Comme [aux] château[x] défait[s] ? Passage des titres, comme en écho...Et c'est, pour finir, ce bel aveu auquel tout véritable poète ne peut que souscrire, même s'il est d'impuissance :

    La mer, ah ! j'aurais voulu d'un mot tout éclairer


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  •  Hommage à Juan Gelman

     

    Le Prix Cervantes (le Nobel hispanique) vient d'être décerné à Juan Gelman, ce grand poète argentin, touché au plus vif, par les années de la dictature (1976-1982) — famille décimée, amis morts ou disparus, exil interminable. La découverte de son livre Citas y comentarios avait été une révélation pour moi, au début des années 80. Ces poèmes, dont le plus admirable, écrit Julio Cortázar, est « cette presque inconcevable tendresse là où serait beaucoup plus justifié le paroxysme du refus et de la dénonciation » m'ont poursuivi pendant presque deux décennies avant que je me décide à les traduire et les publier sous le titre de  L'opération d'amour (Gallimard/ Du monde entier,2006). On en trouvera un extrait datés du 26 décembre 2006 sur ce blog. J'en redonne, ci-dessous, un autre pour célébrer l'événement:

     

    citation XXXVIII (sainte thérèse)

    douleur de toi qui plus grandit si plus
    de toi je reçois/peine qui est peine
    de recevoir un amour grandi/tant/
    bras qui brûlez/tout embrasés d'amour

    comme purs gamins/à présent perdus/
    dans ta bonté à toi/oiseau si doux/
    qui me voles mon sang/pour la lumière/
    pour la vérité/pour le chemin/cause

    où tu souffles l'amour jusqu'à brûler/
    flamme qui flambe humaine depuis toi/
    sueur qui sue ma passion/petits os
    dont parleront les cendres/déjà tus
     



    citation XXXIX (sainte thérèse)

    âme qui revoles/qui ne t'arrêtes/
    qui voles où tu peux/qui vas/qui cherches/
    ne vois visage/bouche/acharnement/
    tu dévoles de toi une avec moi/

    et un très tendre amour te monte d'une
    grande conscience que tu as de l'âme/
    âme que tu vois amour que n'échanges
    pour un autre monde ou toi/petite âme

    comme navigant sur huit heures du soir
    accompagnée de ta lumière même/
    sans stupeur de toi/comme morte à toute
    imposture/capitaine de toi
     



    citation XL (sainte thérèse)

    humanité comme tu es/très douce/
    qui en peine reluit comme soleil
    abritant colombes/douleurs de père/        
    soleil couvert d'une chose aussi fine

    que ton humain battement de colombes/        
    que des yeux que tu as rendus si beaux         
    que n'a pu les endurer mon cœur/
    lieu où me fréquente la vérité/               

    douceurs de toi qui viens occuper les
    coups de feu de la nuit comme des fièvres
    où ton parler porte consolation
    comme flamme travaillant ma parole
     



    citation XLI (sainte thérèse)

    souffrances/bassesses que tu endures
    miennes au-dedans de toi/je ne sais pas
    t'imiter/soleil de grandeur qui dores
    la nuit/qui libères le cœur captif/

    ainsi grandit l'amour/âme qui brûle
    sa propre âme d'avec toi désirer/        
    intime point où il est impossible
    d'avoir de l'être une mémoire/absente

    de toi / vivante de toi/criant son
    j'en mourrais/son déchirement/changée       
    en flammes qui ne la brûleraient pas
    pour apaiser la peine de la vie
     



    citation XLII (sainte thérèse)

    tant de douleur non comprise est-ce comme
    tant d'amour non compris?/non achevé?/
    chiffres qui seuls sont en toi / douleur/
    amour?/pourquoi trembler de ces questions/

    comme étranger à ma propre souffrance ?/
    aurai-je bonté de toi maintenant
    comme chambre où seul je suis avec toi?/
    malgré le cri de la chienne du monde

    parce que j'ai perdu toute obscurité/
    premier amour de toi?/fais-toi ma sœur/        
    détache-moi/ôte mes chaînes/fais-moi
    brindille dans ton bois/salive en

    ta bouche / soleil/que je puisse voir/
    comprendre ta compagnie admirable/
    aide-moi à joindre toutes mes âmes/
    ne m'oublie pas/pays/sois-moi pays
     



    citation XLIII (sainte thérèse)

    comme des époux qui ne peuvent plus
    se séparer/secrète union au centre
    très intérieur de l'âme/où tu te trouves
    comme ferveur de moi/âme de l'âme/

    créature tout près de ma créature/
    peau de ma peau/mœlle qui me consume
    en une unique flamme en qui toimoi
    nous crépitons au soleil de la justice/

    eau recueillie où personne ne sait
    séparer celle tombée de ton ciel/
    celle montée de mon pays de sources/
    vie de ma vie/sang que tu saignes en moi/       

    soleil de lait où mes enfants viendraient
    calmer toutes les faims qu'ils ont connues
    à te chercher/menotte/pure paix/
    arbre au frais éclat/mon abandon
     



    citation XLIV (sainte thérèse)


    tout petit papillon qui est mort dans
    l'oubli de toi-même/sans savoir/
    sans te souvenir de ta mort/tu vis/
    pour faire ciel/aimer/étrange oubli/

    où il est dur de manger et dormir/
    où l'on ne désire rien d'autre qu'être
    canne de l'offensé/apaisement
    de l'humilié/mur contre le froid qui

    attaque en son centre le petit frère/
    veut lui manger le souffle et le courage/
    âme qui ignore les sécheresses/           
    mémoire de tendresse qui le frappe           

    de tout l'amour que tu lui as écrit/
    ce que tu es/as été pour lui/lettre
    comme quiétude de toujours/musique
    silencieuse ou baiser/biche blessée/

    colombe qui a regardé l'orage
    pour l'apaiser/petite aile ou navire
    qui a touché le fond pour naviguer
    comme une créature tienne/             



    citation XLV (sainte thérèse)

    mémoire de mon être?/humble de soi ?/             
    journées sans rémission?/nuits de travail?/
    aller vers la mort?/même si on sait
    car on sait / peur qui es restée derrière?/

    mes yeux posés sur toi?/parolouvertes
    qui ne servent à rien?/fer qui me marques
    au cœur comme tatouage de l'âme /
    amour si grand que chez un seul il ne

    peut tenir?/voyage-t-il?/coud-il la
    douleur à l'amour?/tailleur assis aux
    pieds / sans petite sœur pour l'aider?/triste ?/
    vie qu'il mena/la maltraitant beaucoup/

    consumant l'amour contre le noir?/dure
    vie qui cogne comme les réclusions?/
    en haut/en bas/de chaque côté/toi?/
    jardins de délices?/fontaines?/toi?/


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